La Terre, notre planète bleue. L’eau, si ordinaire, si banale, y est présente à 72 %. Elle est partout : océans, mers, fleuves, glaciers, rivières, nappes phréatiques, …
La quasi-totalité de l’eau présente sur Terre est salée, soit environ 97 % et représente 1 365 millions de km3. En ajoutant les 3 % d’eau douce, on obtient un volume de 1 400 millions de km3. Mais si l’on ramène cela à l’échelle de la Terre, c’est peu : si l’on plaçait toute l’eau de la Terre dans un cube, celui-ci ferait seulement 1 000 km de côté dont la majorité d’eau salée. Pour avoir une représentation du volume d’eau douce présente sur Terre, le cube mesurerait 25 km de côté, c’est dire à quel point l’eau douce est précieuse !
Comment se répartissent les 3 % d’eau douce ?
- les glaces polaires : 2,15 %
- les eaux souterraines : 0,63 %
- les eaux de surface (lacs, fleuves, rivières) : 0,019 %
- l’eau atmosphérique (pluie, nuages, brouillard, brume) : 0,001 %
Si l’on observe ces chiffres, on peut se rendre compte de plusieurs choses :
- la majeure partie de l’eau douce est gelée soit environ 60 % du total
- quasiment 30 % de l’eau douce est sous terre
- les eaux de surface représentent 6 650 km3 du volume total d’eau douce (35 millions de km3)
Et nous alors ?
Les ressources en eau douce accessible et utilisable se situent dans les nappes phréatiques, dans l’eau de surface et dans l’atmosphère soit environ seulement 0,3 % de l’eau douce présente sur Terre.
Seuls 0,0001 % de l’eau terrestre est disponible ET potable
Focus sur l’eau de pluie : eau bleue, eau verte, eau grise
(Eau verte et eau bleue. Source : Falkenmark and Rockström 2005.)
Lorsque les nuages grossissent, les gouttes qu’ils contiennent deviennent trop lourdes et retombent sous forme de précipitations : pluie, neige, grêle. L’eau va alors s’infiltrer ou ruisseler.
Malin Falkenmark (hydrologue suédoise) a proposé en 1995 de décomposer l’eau de pluie en eau bleue et en eau verte en fonction de sa vitesse de transit dans le cycle de l’eau.
L’expression « eau bleue » désigne la partie de l’eau qui circule dans les rivières, les lacs ou qui s’infiltre dans les nappes souterraines. Elle constitue 40 % de l’eau des précipitations. L’agriculture en consomme environ 50 % (et principalement pour le maïs) et l’irrigation transformera cette eau bleue en eau verte, alors que l’eau bleue utilisée à des fins domestique ou industrielle sera, après traitement, remise en circulation.
L’expression « eau verte » constitue le reste, soit 60 % du volume des précipitations. Il s’agit de toute la partie de l’eau contenue dans la biomasse : dans les végétaux et les matières organiques. Une fois évaporée, elle retourne dans l’atmosphère. Cette eau verte est utilisée essentiellement dans l’agriculture puis l’industrie et enfin pour l’usage domestique.
Le concept d’ « eau grise », non mentionné par Malin Falkenmark, concernerait la quantité d’eau douce servant à diluer les polluants afin que l’eau puisse ensuite retourner dans le milieu naturel.
En France, il tombe environ 500 milliards de m3 d’eau par an, inégalement répartis sur le territoire : presque 70 % de la France sont concernés par les restrictions d’eau en été. Malheureusement, l’hiver 2023 a été particulièrement sec avec 25 % de pluies en moins par rapport aux hivers précédents et laisse craindre des restrictions encore plus sévères dans les mois à venir.
Le saviez-vous ? Un milliard de m3 d’eau par an est perdu en raison des fuites d’eau dans le réseau de distribution…
Focus sur les nappes phréatiques
Définition : « une nappe phréatique est une nappe d’eau souterraine. Ce terme d’hydrologie désigne une réserve d’eau souterraine peu profonde et alimentant sources et puits.
Les nappes phréatiques sont relativement peu profondes et sont la source la plus importante d’eau potable. Malheureusement, en raison de leur proximité avec la surface, elles sont très sujettes à la pollution.
Les nappes phréatiques sont alimentées par les précipitations qui s’infiltrent dans le sol.
Les deux nappes les plus importantes en France sont dans la Beauce avec 20 milliards de m3 et une surface de 9 000 km2 et en Alsace où elle contient 35 milliards de m3 d’eau.
Les régions granitiques comme la Bretagne et le Massif Central quant à elles, ont peu de réserves d’eau souterraine, les roches du sous-sol étant imperméables.
Niveau des nappes phréatiques
Actuellement dans le monde, le niveau des nappes phréatiques a baissé d’un mètre.
En France, selon le Bureau des Recherches Géologiques et Minières, en raison du manque de pluie au mois de Février 2023, le niveau des nappes phréatiques reste sous les normales : le niveau de la moitié des nappes a baissé. L’année 2022 a été particulièrement sèche et le déficit en eau n’a pas été comblé durant l’automne.
Si la pluviométrie ne s’améliore pas très rapidement, le niveau des nappes phréatiques continuera à baisser avec les conséquences que l’on connait.
communique-nappes-eau-souterraine-2023-03-cartePréserver la ressource en eau est une nécessité vitale.
Il en va de notre avenir…
Les eaux des nappes phréatiques sont malheureusement menacées par la pollution due aux activités humaines, qu’elle soit d’origine agricole, industrielle ou domestique.
L’agriculture, par l’utilisation d’engrais, de pesticides ou à cause des élevages intensifs, pollue par ruissellement les cours d’eau et les eaux souterraines, en même temps qu’elle multiplie les pompages.
Les industries quant à elles, rejettent des polluants organiques (produits azotés, phosphorés), des polluants toxiques (hydrocarbures, métaux lourds, acides), des polluants dits «éternels » (perfluorés) dans l’air et dans l’eau.
Les ménages rejettent des eaux usées contenant des résidus médicamenteux, des hormones… Parfois les fosses septiques fuient, tout comme les réservoirs d’essence… Par manque de connaissance ou de civisme, certains déposent leurs déchets dans des décharges sauvages ou continuent de jeter leurs mégots de cigarettes dans la nature… Ce ne sont que quelques exemples parmi beaucoup de la pollution de la nature en dépit des efforts pour atténuer le phénomène.
L’eau qui arrive aux robinets de nos maisons, malgré les nombreux traitements qu’elle subit pour être potable, contient encore des polluants : pesticides, molécules de médicaments, métaux lourds, nano plastiques, … Ces particules invisibles s’accumulent de jour en jour dans nos organismes déjà bien souvent affaiblis par nos rythmes de vie trop rapides.
Dans ces conditions, filtrer l’eau de sa maison devient un atout pour préserver sa santé. Il en va de la responsabilité de chacun.
Moi, j’ai choisi. Et vous ?